"Je suis une réfugiéee, pas une esclave !"
Le Canton du Valais a échoué concernant les droits, la loi et l'égalité.
Nurten Kirmizigül, dont les besoins et les demandes n'ont pas été satisfaits par le Bureau d'accueil pour candidats réfugiés du Valais central (BACR) auquel elle est affiliée, a commencé le sit-in le 9 juin 2022 avec le slogan : « Je suis une réfugiée politique, pas une esclave ! ». Alors qu'elles vivaient dans un appartement de 3,5 pièces avec ses filles, le BACR voulait la déménager dans un studio après que ses filles ont déménagé à Genève. Cependant, elle a refusé de déménager car le studio, qui a été contraint de déménager sans option et même pas autorisé à le voir avant le déménagement, était inhabitable, et quand elle n'avait pas pu obtenir de résultats de ses négociations, elle a lancé et commencé spontanément cette action.
Les demandes de base de Nurten Kırmızıgül ont été acceptées dans les 24 heures suivant le début de l'action. Déclarant qu'il n'y avait pas d'autres studios vacants dans le canton jusqu'à son action, la proposition de BACR d'un nouveau studio dans les 24 heures a prouvé qu'il utilise ses ressources de manière arbitraire et qu’il a mal informé aux réfugiés sur les lois et les procédures d’asile.
Au début de son action, elle a souligné que le problème du studio était la goutte d'eau et que le vrai problème était que ce bureau considérait les réfugiés comme des esclaves sans volonté, ouverts à l'exploitation, et qui devaient accepter toute décision prise à leur sujet. Bien que Kırmızıgül ait voulu assister à la réunion, qui devait se tenir le 21 juin avec la proposition du chef et responsable de bureau pour discuter de toutes ces questions, avec un représentant de VERMESS (Verein menschenrechte und solidarität Schweiz | Association droits humains et solidarité Suisse) et de PangeaKolektif (Association d’auto-organisation des migrants), cette demande a été rejetée par le bureau.
Avant la réunion Mme Kirmizigül, sa fille et les porte-paroles des associations ensemble.
Préalablement à cette réunion avec les autorités, une réunion avait été organisée avec la participation des réfugiés vivant en Valais et des organisations de migrants susmentionnées, et les problèmes communs et les revendications à transmettre lors de la réunion ont été déterminés.
Dans la réunion ; depuis janvier 2020, date à laquelle le BACR a commencé à remplacer Croix-Rouge, l'augmentation des violations et de l'usurpation des droits de réfugié a été tentée d'être discutée, mais les responsables du bureau ont voulu réduire le problème uniquement aux problèmes individuels ou aux demandes de Mme Kirmizigül. Là-dessus, la pétition a été remise en main propre avec les signatures de cette famille nucléaire, de VERMESS et de PangeaKolektif, et une réponse écrite a été demandée et la réunion a été terminée. Avec les mots « c'est un système et vous ne pouvez pas le changer » prononcés par le chef de ce bureau lors de la réunion, il a révélé que ce qu'on attend de nous, c'est de nous soumettre à ces injustices et inégalités.
Les réfugiés en Valais sont exposés à bien plus d'inégalités et d'injustices :
- La vie de foyer à long terme,
- Travail obligatoire dans les foyers,
- L'exploitation du travail sous le nom de stage qui peut durer des années,
- L'imposition de signer des documents qui sont contre eux-mêmes en profitant de leurs déficiences linguistiques
- Bien que son asile soit reconnu et qu'il ait le droit au séjour, il n'a pas la volonté de chercher un logement,
- La discrimination claire entre les femmes et les hommes dans l'accès aux cours intensifs du français
- L'imposition de travaux obligatoires et de prélèvements sur le budget en échange du fait de vivre seul dans un studio,
- Limitation des droits à l'éducation, notamment à la formation supérieure etc.
Les réfugiés font face à des centaines d'injustices que nous pouvons compter.
Pourtant, conformément à l'article 23 de la Convention de Genève de 1951 sur les réfugiés, « Les Etats Contractants accorderont aux réfugiés résidant régulièrement sur leur territoire le même traitement en matière d’assistance et de secours publics qu’à leurs nationaux. ». Cette disposition constitue une obligation légale au niveau constitutionnel pour les autorités suisses. Cependant, les réfugiés dans le canton du Valais n'ont pas les mêmes conditions que les réfugiés dans d'autres cantons en Suisse, et encore moins sont traités sur un pied d'égalité avec les citoyens suisses.
Pour toutes ces raisons, les réfugiés en Valais sont déterminé.e.s à poursuivre leur organisation, qu'ils ont commencé avant la réunion, en ajoutant plus de personnes. Ils veulent attirer l'attention sur ce qui se passe dans le canton du Valais, le rendre visible, défendre et revendiquer leurs droits existants, et en plus, ils veulent des conditions qui permettent de mener une vie humaine. Ils veulent voir tous les réfugiés qui ont des problèmes communs dans leur lutte et des personnes sensibles qui se montreront solidaires avec eux, et ils appellent : « Nous ne sommes pas seul.e.s, rendons visibles ensemble les événements du Canton du Valais et ne nous taisons jamais pour une vie humaine"...